2024 : Retour sur une année d’actions
Tout au long de l’année 2024, nous avons enquêté et alerté sur les dérives de la surproduction, interpellé les pouvoirs publics pour faire avancer la réglementation, et défendu une démarche zéro déchet zéro gaspillage ambitieuse, qui donne la priorité à la réduction à la source. Mois après mois, retour sur les temps forts de l'année !
Janvier
- Alors qu’au 1er janvier 2024, tout·es les Français·es auraient dû pouvoir trier leurs biodéchets, nous dénonçons le retard pris par de nombreuses collectivités dans la mise en place de solutions accessibles à tou·tes et appelons le gouvernement à mettre davantage en œuvre pour garantir l’application de cette mesure.
- Notre travail de plaidoyer pour rendre la réparation plus accessible porte peu à peu ses fruits : en 2024, les montants des bonus réparations augmentent sous la pression des ONG.
- En Corse, les militant·es du groupe local Zero Waste Zeru Frazu se mobilisent contre un centre de surtri qui doit voir le jour en 2026 à Monte, près de Bastia, un projet qui va notamment à l’encontre de l’obligation de tri à la source des biodéchets.
Février
- Dans le rapport « 4 ans après, quel bilan pour la réduction des déchets ? », nous tirons le bilan de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC), quatre ans après son adoption, et alertons sur l’augmentation des déchets ménagers. Nous continuons à nous mobiliser avec nos partenaires associatifs afin d’obtenir des textes réglementaires ambitieux pour que la loi AGEC produise tous ses effets, et réclamons des sanctions à la hauteur de la crise de surproduction actuelle.
Mars
- La loi « fast-fashion » sur l’impact environnemental du textile est adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale ! Même s’il ne répond pas pleinement aux défis immenses posés par le secteur, ce texte constitue un premier pas historique pour agir contre le système de surproduction textile, après des années de mobilisation de la coalition Stop Fast-Fashion.
- À l’issue d’un trilogue entre la Commission, le Parlement et le Conseil, les institutions européennes trouvent un accord sur le règlement européen sur les emballages (PPWR), qui devrait être formellement adopté en fin d’année 2024, pour commencer à produire ses effets au 1er janvier 2025. C’est une première avancée contre la pollution plastique et les PFAS, mais les trop nombreuses exemptions et l’accent mis sur le recyclage mettent à mal l’objectif premier : mettre fin à l’augmentation constante des déchets d’emballages.
- Plusieurs dizaines de collectivités se réunissent à Lyon pour une journée d’étude au cours de laquelle plusieurs collectivités pionnières en matière de gestion des biodéchets – comme la Catalogne et Milan – ont partagé les bonnes pratiques, des initiatives novatrices et leurs succès dans la gestion des biodéchets.
- À Marseille, Zero Waste France se joint à la mobilisation contre une chaufferie CSR avec Marseille sans CSR, pour dénoncer l’implantation programmée d’une chaufferie–incinérateur de CSR (Combustible Solide de Récupération) dans l’enceinte de l’usine ARKEMA, classée Seveso seuil haut, dans le 11e arrondissement. Une victoire puisque le projet a été abandonné quelques mois plus tard !
- Près de 100 militant·es du réseau Zero Waste venu·es des quatre coins de la France se réunissent à l’occasion des Rencontres annuelles du réseau. L’occasion de célébrer le militantisme, mais aussi d’encourager les nombreux échanges et retours d’expériences entre les membres des 90 groupes locaux Zero Waste !
Avril
- Notre rapport « Pollueurs, pas payeurs » se penche sur l’application du principe pollueur-payeur, à travers le système de Responsabilité élargie du producteur (REP). Bilan des courses : les pollueurs décident eux-mêmes des règles qu’ils vont s’appliquer et ne paient pas à la hauteur des dégâts environnementaux qu’ils créent en produisant toujours plus. Présentées à l’Assemblée nationale, les conclusions de notre association sont en partie reprises dans un rapport parlementaire.
- A l’occasion de la quatrième session des négociations internationales sur la pollution plastique à Ottawa, nous partageons cette expérience française de la REP avec des activistes du monde entier, afin de soutenir une pleine application du principe pollueur-payeur au niveau national et international. L’objectif de ces discussions qui rassemblent 175 pays : l’adoption d’un texte contraignant pour mettre fin à la pollution plastique.
Mai
- Avec la campagne “Mettons la fast-déco au placard”, nous sonnons l’alerte sur la surproduction de meubles et d’objets de décoration, et ses impacts désastreux sur les ressources, l’environnement et la santé. Avec nos partenaires, nous réclamons un encadrement de la production, et plus de soutien aux solutions de réemploi et à la réparation. Dans toute la France, les groupes locaux se mobilisent pour sensibiliser les client·es des enseignes de fast-déco.
Juin
- Nous alertons sur le péril immense que fait peser le score historique de l’extrême droite aux élections pour la transition écologique et la réduction des déchets, et nous mobilisons pour éviter l’accession au pouvoir de l’extrême droite.
- Un sondage OpinionWay pour les associations Zero Waste France et No Plastic In My Sea révèle que plus des deux tiers des Français·es sont favorables à l’interdiction des bouteilles en plastique de moins de 50 cl.
Juillet
- Alors que les Jeux Olympiques et Paralympiques rassemblent des millions de personnes à Paris, nous dénonçons le greenwashing de Coca-Cola, sponsor officiel des Jeux, bien loin du “zéro plastique à usage unique” annoncé avec la distribution de millions de boissons dans des bouteilles en plastique jetable. Nous accompagnons également les militant·es des groupes locaux dans la rédaction du guide de l’éco-supporter.
- Avec Zéro Déchet Rouen et Le Havre Zéro Déchet, nous alertons sur le projet de recyclage chimique des plastiques par Eastman en Normandie : un procédé qui n’a pas fait ses preuves, et un projet qui pourrait être l’un des plus grands projets de recyclage chimique au monde.
Août
- Nous saluons l’annonce d’une expérimentation à grande échelle de la consigne pour réemploi du verre dans quatre régions (Bretagne, Hauts-de-France, Normandie et Pays de la Loire) à compter de mai 2025, mais rappelons dans le même temps l’urgence de prendre des mesures encore plus fortes et ambitieuses pour mettre fin au fléau de la pollution plastique.
Septembre
- En collaboration avec l’association Notre Affaire à tous et plusieurs de nos groupes locaux, nous déposons une série de recours demandant l’annulation de deux décrets d’application liés à la loi Industrie Verte pris dans l’entre-deux-tours des élections législatives, qui menacent la protection de l’environnement et les populations.
Octobre
- L’association apporte son soutien à l’adoption de deux propositions de loi touchant à la lutte contre les plastiques à usage unique : l’une visant à interdire les bouteilles en plastique de moins de 50 cl ; la seconde élargissant les interdictions notamment aux bouteilles d’eau de 50 cl. Un premier pas nécessaire pour combattre la pollution plastique !
- Zero Waste France s’implique dans les discussions autour du Projet de loi de finances 2025, afin d’orienter le budget de l’État vers des mesures écologiques fortes : taxer les grandes entreprises polluantes d’un côté, et réduire la TVA sur l’économie circulaire (la réparation notamment).
- Nous apportons notre soutien à l’association A Spiriata dans son recours contre le Plan territorial de prévention et de gestion des déchets de la Corse pour demander son annulation – un plan qui met notamment l’accent sur l’accélération du développement de la filière des CSR.
Novembre
- Avec la campagne #ExitPlastique, nous alertons sur les impacts de l’omniprésence du plastique sur la biodiversité, le climat, la santé, et réclamons des mesures ambitieuses pour mettre un coup d’arrêt à la pollution plastique. Nous demandons au gouvernement d’aligner son ambition internationale avec les mesures prises au niveau national, particulièrement le manque d’application de la loi AGEC, et les risques de retour en arrière sur certaines interdictions de produits en plastique à usage unique.
- Au quatre coins de la France, les militant·es du réseau Zero Waste se mobilisent à l’occasion de la Semaine européenne pour la réduction des déchets. Ateliers participatifs, projections-débat, ou encore mobilisation en ligne : plus de 120 événements mettent à l’honneur la démarche zéro déchet, zéro gaspillage.
Décembre
- Suite à l’annulation du décret d’interdiction d’emballage sous plastique des fruits et légumes, des dizaines de militant·es se rendent dans les rayons fruits et légumes des supermarchés de toute la France et interpellent la grande distribution. Brocolis, champignons, salades, endives et de trop nombreux fruits et légumes sont encore vendus emballés dans du plastique, alors qu’ils pourraient sans difficultés être vendus en vrac !
- La cinquième session des négociations internationales sur la pollution plastique se conclut sans accord en raison des manœuvres d’une minorité de pays pétroliers et des lobbies. Nous gardons cependant espoir et continuons à travailler avec nos partenaires et les négociateurs français et européens, afin qu’ils maintiennent la pression nécessaire à l’obtention d’un texte ambitieux en 2025 !
- A contre-courant des recommandations du rapporteur public, le tribunal administratif de Melun a rejeté notre recours et validé l’extension de l’incinérateur de Créteil. Mais le combat n’est pas terminé : affaire à suivre en 2025 !
Les chiffres clés de l’année
4 rapports publiés
Près de 4000 adhérent·es
400 passages médiatiques
Plus de 120 événements organisés dans le cadre de la Semaine européenne de réduction des déchets
33 articles publiés sur notre site