Black Lives Matter : de la nécessité de lutter contre le racisme pour une société juste et écologique
En soutien au mouvement Black Lives Matter, Zero Waste France rappelle les liens indissociables entre lutte contre la crise climatique et lutte contre le racisme systémique.
Juin 2020 : des milliers de personnes se réunissent, manifestent, dénoncent les violences policières et réclament justice. Zero Waste France tient à témoigner tout son soutien au mouvement #BlackLivesMatter ainsi qu’aux victimes du racisme et des violences policières.
Racisme et écologie, quel rapport ?
La vision de Zero Waste France s’inscrit dans le cadre d’une transition écologique globale, du respect des droits humains et d’une meilleure prise en compte des populations les plus défavorisées et des générations futures.
“La justice sociale, la justice raciale et la justice environnementale font partie d’un même mouvement mondial pour la Justice.” (Break Free From Plastic)
Il est indispensable de tenir compte, dans les luttes écologiques dont celle pour la réduction des déchets et du gaspillage, des rapports de domination, dont le racisme systémique fait partie. On ne peut pas lutter contre le changement climatique sans remettre en cause les inégalités et injustices raciales.
Pourquoi ? Parce que les impacts du changement climatique et de la pollution ne sont pas ressentis de manière uniforme : ils renforcent les inégalités structurelles existantes. Autrement dit, les populations racisées se retrouvent souvent en première ligne des risques liés la crise climatique. Ainsi, 79% des incinérateurs aux Etats-Unis sont situés dans les quartiers où vivent les personnes précarisées et/ou racisées, qui sont donc les plus exposées aux pollutions et aux risques sanitaires liés à ce mode de traitement des déchets.
« Si vous voulez savoir où un stock de déchets donné a le plus de chances d’être enfoui, demandez-vous où vivent les Noirs, les Hispaniques, les Amérindiens et autres minorités raciales. […] Ce « racisme environnemental » qui joue à l’échelle d’un pays vaut aussi à celle du monde » (Razmig Keucheyan)
Par ailleurs, dans son rapport « Déchets : les communautés en première ligne de la crise mondiale du plastique » (2019), le Global Alliance for Incinerator Alternatives (GAIA) a révélé l’impact sidérant des exportations de plastiques dans les pays d’Asie (tels que la Thaïlande, l’Indonésie et la Malaisie) : réserves d’eau contaminées, récoltes perdues, maladies respiratoires, installation de mafias du plastique, etc.
Ces exemples montrent la nécessité et l’urgence de lutter collectivement contre la crise climatique et contre le racisme. Black Lives Matter.
Pour en savoir plus sur les liens entre ces deux luttes
Articles :
- Break Free From Plastic – In solidarity with #BlackLivesMatter [en anglais]
- La Maison du Zéro Déchet – Environnement : Tous logés à la même enseigne ?
- Mediapart – L’écologie décoloniale : la nécessité de décoloniser l’écologie
- Reporterre – Aux Etats-Unis, la lutte contre le racisme environnemental est de plus en plus vive
- Zero Waste France – Un rapport révèle l’ampleur des pollutions causées par l’exportation de déchets plastique en Asie
Livres :
- Escobar, Arturo, Sentir-penser avec la Terre : l’écologie au-delà de l’Occident, Le Seuil, « Anthropocène », 2018
- Chancel, Lucas, Insoutenables inégalités, Les petits matins, 2017
- Ferdinand, Malcom, Une écologie décoloniale, Le Seuil, « Anthropocène », 2019
- Keucheyan, Razmig, La nature est un champ de bataille, Zones, 2014
Vidéos :
- Brut – Où nos déchets terminent-ils ?
- WECF France – La montagne textile : le fardeau caché de notre gaspillage vestimentaire
Podcast : Présages – Qui nettoie le monde ? avec Françoise Vergès
Instagram :
- Décolonisons-Nous
- Qu’est-ce que le racisme environnemental ?” et L’écologie décoloniale par l’activiste Jéremy