Feuille de route économie circulaire : comment transformer l’essai ?
Paris, le 26 octobre 2017 - À l'heure des premiers travaux sur la feuille de route Économie circulaire, Zero Waste France présente les leviers pour le développement de celle-ci.
Nicolas Hulot et Brune Poirson ont ouvert mardi 24 octobre les travaux relatifs à la Feuille de route Economie circulaire en rappelant que la question n’était plus de savoir quoi, mais comment généraliser l’économie circulaire, et son autre facette “indissociable”, celle de l’économie sociale et solidaire. Zero Waste France souscrit au choix de travailler sur les outils et leviers du déploiement, notamment les mesures de fiscalité incitative, mais sera aussi très attentive au fait que les travaux s’attaquent aux sources du problème, au premier rang desquelles l’omniprésence du jetable.
Fiscalité et autres leviers pour le développement de l’Économie circulaire
Le développement de l’économie circulaire est encouragé, depuis la Loi de transition énergétique notamment, par de nouvelles mesures (ex. de l’obligation du tri des biodéchets à horizon 2025) et des objectifs ambitieux de réduction et de recyclage des déchets. Ces dispositions législatives risquent cependant de rester lettre morte faute d’outils permettant de financer, inciter et contrôler leur application. Zero Waste France a d’ores et déjà lancé plusieurs alertes en ce sens, la dernière en date portant sur la non-application du décret sur le tri 5 flux par les principales enseignes de la restauration rapide (plus d’infos ici). L’association salue donc le choix du gouvernement d’inclure à l’agenda de cette feuille de route deux ateliers de travail portant sur les outils fiscaux et économiques et sur le déploiement territorial des objectifs de recyclage et de réduction des tonnages envoyés en décharge.
L’objectif 100% de recyclage des plastiques passe par la réduction à la source
L’objectif présidentiel de “100% des plastiques recyclés” à horizon 2025 a été rappelé ce matin par les deux ministres. Zero Waste France salue l’ambition de cette objectif et estime qu’il pourra être atteint : d’une part en s’attaquant à la source du problème, c’est à dire l’omniprésence des emballages jetables et autres produits à usage unique (couverts jetables, pailles, objets promotionnels), afin que les investissements et efforts d’innovation puissent être concentrés sur les produits indispensables.
“Ne gaspillons pas notre énergie et un temps précieux à tenter de trouver des solutions de recyclage pour des déchets qui pourraient de manière moins coûteuse et beaucoup plus rapide être remplacés par leurs équivalents réutilisables” Flore Berlingen, directrice de Zero Waste France.
D’autre part en adoptant une logique de substitution systématique face aux matériaux non recyclables : à très court terme, des outils comme les écomodulations dans le cadre des filières REP peuvent être considérablement renforcés pour décourager l’usage des matériaux problématiques, comme l’a rappelé l’Ademe. A moyen terme et en incluant l’échelle européenne, ce sont des mesures d’interdiction de certains produits ou matériaux qui pourraient être envisagées.