A la veille de la publication de la Feuille de route économie circulaire, ONG et entreprises plaident pour la réparation
A l'heure de la Feuille de route économie circulaire, une lettre ouverte inédite réunissant ONG environnementales et entreprises du secteur de la réparation, appelle le Gouvernement à prendre des mesures à la hauteur des objectifs qu’il s’est fixé de lutte contre l’obsolescence programmée et de création d’emplois de réparateurs.
Alors que le coût de la réparation augmente pour les consommateurs et que les emplois disparaissent, les seules mesures concrètes annoncées par le Gouvernement à ce stade – une meilleure cartographie des réparateurs et le développement d’un affichage volontaire de la réparabilité des produits – ne suffiront pas à résoudre cette crise.
En cause : le coût très bas de la main d’œuvre dans les pays où a lieu la fabrication, mais également les pratiques des fabricants : verrouillage logiciels, indisponibilité ou prix exorbitants des pièces détachées, entraves à l’activité des réparateurs non agréés… Une télévision sur deux ne pourrait être réparée du fait de l’indisponibilité des pièces, et la réparation d’un iPhone X coûte désormais 611 euros.
Les signataires de cette lettre ouverte, ONG environnementales et entreprises du secteur de la réparation (Fnac Darty, réparateurs agréés, artisans indépendants, Chambres des métiers) demandent notamment la mise en place d’un soutien économique via un “chèque réparation” ou la modulation de la TVA et l’imposition d’une durée de disponibilité des pièces détachées à des prix raisonnables.
Alma Dufour, chargée de campagne Modes de production et de consommation responsables aux Amis de la Terre conclut : “ Le changement climatique nous menace chaque jour davantage, les métaux se raréfient : il faut que notre Gouvernement prenne acte de ces réalités et adopte des mesures fortes pour allonger la durée de vie des produits. Cela permettrait également de créer des emplois locaux, et de donner du pouvoir d’achat aux consommateurs, ce qui explique que ces entreprises et ONG s’associent pour signer ces demandes communes ! ”
La Feuille de route doit témoigner d’une ambition renforcée pour soutenir ce secteur et ouvrir la voie à l’adoption d’une loi pour la réparation dans l’année à venir.
Lire la lettre ouverte