Le gaspillage alimentaire pèse lourd sur le climat (2)
Le dernier rapport du WRAP apporte un nouvel éclairage sur l'impact climatique du gaspillage alimentaire.
En janvier 2015, dans le cadre de notre série d’articles « Déchets & Climat » à l’occasion de la COP 21, nous vous proposions un aperçu de l’impact climatique du gaspillage alimentaire. La publication d’un nouveau rapport par le WRAP nous donne l’occasion d’aller plus loin.
L’impact CO2 du gaspillage alimentaire au Royaume-Uni : l’équivalent d’une voiture sur 4
Le WRAP a calculé en détail l’impact en termes d’émissions de gaz à effet de serre (dont le CO2) du gaspillage alimentaire sur l’ensemble de la chaîne (de la production jusqu’aux ménages). Il estime ainsi que le gaspillage alimentaire représente 17 millions de tonnes de CO2 émises, soit autant que les émissions d’un quart des voitures sur les routes d’Outre-manche.
En moyenne, une tonne de nourriture gâchée au Royaume-Uni représente 4 à 4,6 tonnes de CO2 émises, et donc une marge de manœuvre considérable pour qui voudrait les réduire !
Agir de manière ciblée
Le WRAP recommande d‘analyser très finement le gaspillage, aliment par aliment, pour mettre en évidence les cibles et les mesures les plus prioritaires pour réduire le gaspillage.
En effet, comme nous l’évoquions en janvier, l’impact climatique par tonne est très variable d’un aliment à l’autre, les produits d’origine animale et la viande en particulier étant à l’origine d’émissions bien plus importantes. Mais le WRAP étudie aussi, toujours pour le cas britannique, les valeurs absolues des émissions pour chaque type d’aliment gaspillé. Et l’on constate ainsi que la quantité de légumes gaspillés étant particulièrement importante, le total des émissions concernant ce type d’aliment est tout aussi préoccupant que celui concernant la viande rouge – l’autre exemple analysé dans cette étude.
Jusqu’à 300 milliards d’euros d’économies potentielles
Enfin, il est utile de mentionner que la plus large part de ce tout récent rapport est consacrée à l’analyse des impacts économiques du gaspillage alimentaire à travers le monde. Entre 2007 et 2012, les campagnes de sensibilisation au Royaume-Uni ont permis de réduire de 21% le gaspillage côté ménages, et conduit à une économie de 13 milliards d’euros.
Le WRAP estime qu’une réduction de 20 à 50% du gaspillage alimentaire mondial au niveau des consommateurs (sans compter donc le gaspillage amont, des producteurs aux distributeurs) permettrait de réaliser entre 120 et 300 milliards d’euros d’économies… à réinjecter dans la lutte contre les changements climatiques ?