New York met le cap sur l’objectif Zéro Déchet
Paris, le 15 avril 2015 - A l’occasion de la journée de la Terre le 23 avril 2015, le maire de la ville de New York, Bill De Blasio, a pris un engagement ambitieux : réduire les déchets non recyclés de 90% d’ici 2030.
Pour cette métropole de plus de 8,5 millions d’habitants, cet objectif signifie recycler environ 3 millions de tonnes de déchets supplémentaires. Cette annonce s’accompagne d’un programme de mesures pour réduire les déchets des habitants et des commerçants, améliorer le recyclage et collecter les déchets organiques. Le budget consacré à la mise en oeuvre de la démarche sera révélé dans les prochaines semaines.
Après San Francisco et Seattle, c’est donc une autre ville emblématique américaine qui se lance dans une démarche “Zero Waste”. Pour Zero Waste France, cette annonce doit mener d’autres villes françaises à se fixer des objectifs ambitieux en la matière. “Les exemples américains et européens démontrent qu’il est possible d’atteindre des niveaux de réduction de déchets et des taux de recyclage importants en moins de 10 ans [1], même à l’échelle de grandes mégalopoles soumises à des contraintes spécifiques”, déclare Laura Chatel, chargée du programme “Territoires Zero Waste” de l’association.
Un levier pour le développement local
Surtout, l’annonce de la ville de New York fait écho à l’impact global très positif des démarches “Zero Waste” menées sur d’autres territoires. Si l’enjeu environnemental est évidemment cité, ce programme d’actions est également présenté comme un levier pour lutter contre la pauvreté et le chômage et réduire à terme les coûts de gestion des déchets pour la collectivité. En Europe, les politiques de réduction à la source et de recyclage menées par plusieurs villes se sont révélées bien plus créatrices d’ emplois que l’activité traditionnelle d’élimination des déchets (création nette d’emplois et retombées positives pour certains secteurs économiques locaux)[2]. Le coût de gestion des déchets y est par ailleurs maîtrisé. La province de Trévise, qui fait figure de “champion” en Europe, gère ainsi ses déchets pour un coût deux fois moins élevé que dans le reste de l’Italie (140€/hbt/an contre 280€ en moyenne).
Plusieurs succès de terrain, une tendance mondiale à l’adoption d’objectifs ambitieux, des retombées très positives attendues pour les territoires…tout semble converger pour convaincre nos collectivités de s’engager elles aussi dans des démarches “Zero Waste”. Le temps de l’action est venu !
[1] Taux de recyclage de 80% à San Fransisco, 82% à Capannori, plus de 78% à Guipuzcoa…
[2] Le Bureau européen de l’environnement estime qu’en Europe, 260 000 emplois pourraient être créer uniquement dans le secteur du réemploi du mobilier et du textile entre 2014 et 2024.