Le « Plan recyclage et matériaux verts » : un programme élaboré par et pour les industriels du déchet
Le PDG de Veolia, Antoine Frérot, a remis le 9 juillet à Arnaud Montebourg, ministre de l’Economie, du Redressement productif et du Numérique, un plan d’actions “Recyclage et matériaux verts”.
Ce plan, que le Cniid – Zero Waste France a pu parcourir, est l’un des 34 chantiers lancés en septembre 2012 par le MRPN dans le cadre de sa stratégie pour bâtir la « Nouvelle France industrielle ».
A la lecture de ce plan, pas de doute possible : il a été élaboré par et pour les industriels du déchets et du recyclage. Le groupe de travail dont il est issu a ainsi été piloté par la FNADE (fédération des professionnels du déchets) et FEDEREC (fédération des professionnels du recyclage). Aucune association de protection de l’environnement ou des consommateurs n’a été conviée et le résultat s’en ressent…
Ce plan s’intitule “recyclage et matériaux” mais fait en réalité la part belle à la “valorisation énergétique” sous toutes ses formes : incinération avec récupération d’énergie, préparation et combustion de combustibles solides de récupération (CSR), liquéfaction des plastiques pour les transformer en fioul, etc. Les propositions relatives à ces secteurs figurent d’ailleurs symboliquement en premier, avant celles plus opérationnelles sur certaines filières de recyclage. Malgré quelques recommandations très intéressantes sur la prévention et la gestion des déchets du BTP, ce Plan laisse à penser que les entreprises du déchets souhaitent tous les avantages possibles (aides à l’investissement, taux de TVA réduits, sortie du statut de déchets, commande et garanties publiques, etc.) sans les contreparties (TGAP digne de ce nom sur leurs activités les plus polluantes) alors même qu’ils seront les seuls à tirer les bénéfices économiques de la mise en œuvre de ce plan.
Au gouvernement désormais de faire son « marché » dans toutes ces propositions. Espérons qu’il le fasse en accord avec les orientations adoptées, de manière cohérente avec les différentes parties prenantes cette fois, au Conseil national des déchets.
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