Plan B’OM
Zero Waste France et le Collectif 3R proposent des alternatives à l'incinération en réponse au projet de reconstruction de l'incinérateur d'Ivry-Paris XIII.
Le Plan B’OM (Baisse des Ordures Ménagères) est une proposition alternative au projet de reconstruction de l’usine d’incinération d’Ivry-sur-Seine. Source d’économie et créateur d’emploi, le plan identifie 5 chantiers prioritaires et 12 actions qui sont autant de moyens d’éviter l’incinération des déchets.
IP13, un projet inutile et coûteux
Le projet d’Ivry-sur-Seine consiste en la déconstruction de l’actuelle usine d’incinération et sa reconstruction d’ici 2023, afin d’atteindre une capacité de 350 000 tonnes de déchets brûlés chaque année. Cette usine serait accompagnée, à terme, d’une seconde usine de « surtri » des ordures ménagères résiduelles (les ordures non triées par les usagers). Soit un coût global du projet dans sa conception, sa construction et son exploitation pendant vingt-trois ans qui s’élève à près de deux milliards d’euros.
Un petit historique s’impose
Le projet est porté par le Syctom, le syndicat de traitement des déchets qui regroupe Paris et plus de 80 communes limitrophes, et qui gère les déchets de 5,8 millions d’habitants. Depuis le milieu des années 2000, les consultations et concertations se sont succédées : en 2004 puis 2006 d’abord, ensuite en 2009, puis en 2016 dans le cadre d’une concertation publique, et enfin en juin 2018 avec une enquête publique, dernière étape avant décision de l’Etat. Malgré toutes ces procédures, le projet n’a guère évolué en quinze ans.
En savoir plusPourquoi s’opposer à ce projet ?
Il s’agit d’un projet tristement emblématique allant à contrecourant de l’économie circulaire et de la démarche Zero Waste, dans la mesure où les déchets produits sur le territoire du Syctom ne sont recyclés qu’à 14% environ, sur un total de 2,2 millions de tonnes de déchets gérés chaque année. Le reste est incinéré à 82%, dans des incinérateurs de très grande taille situés à Issy-les-Moulineaux, Saint-Ouen et Ivry-sur-Seine (et dans des incinérateurs des syndicats « partenaires »). Une petite fraction part également en décharge (4%).
D’une part l’argent qui sera dépensé pour la réalisation de ce projet ne pourra bien sûr pas être mobilisé au profit des politiques de prévention, de compostage et de recyclage, retardant de plusieurs décennies la mise en œuvre concrète d’une démarche Zero Waste en Ile-de-France. D’autre part, le projet se retrouve en décalage par rapport à l’évolution des réglementations qui tendent vers la réduction de la part des déchets envoyés en décharge et incinérés : la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire de 2020, qui transpose le « paquet économie circulaire » européen, fixe un cap clair à horizon 2035 pour que 65% des déchets ménagers et assimilés soient réutilisés ou recyclés.
Malgré les appels précoces à revoir ce projet et les propositions alternatives, le Syctom est demeuré arc-bouté sur la reconstruction de cette usine. C’est la raison pour laquelle Zero Waste France s’oppose avec vigueur à ce projet, tout en s’assurant de proposer des alternatives crédibles, atteignables et source d’économie pour les collectivités locales concernées.
Découvrez les alternatives proposées par Zero Waste France
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