Publicité anti eau du robinet : Cristalline finalement condamnée pour « publicité comparative illicite »
Huit ans après, la marque Cristalline (groupe Roxane), est enfin condamnée pour sa publicité contre l’eau du robinet publiée en 2007 : “Qui prétend que l'eau du robinet a bon goût ne doit pas en boire souvent" ou encore "je ne bois pas l'eau que j’utilise”.
A l’époque, « Eau de Paris », le Syndicat des eaux d’Ile-de-France (Sedif) et l’association UFC-Que choisir avait porté plainte pour “atteinte à l’image de l’eau du robinet et à la qualité du service public de l’eau”. Zero Waste France (alors Cniid) avait de son côté manifesté contre cette publicité devant le siège de l’entreprise. Mais c’est seulement le 16 avril 2015 que la 31ème chambre du tribunal de grande instance de Paris s’est prononcée: Cristalline a été condamnée pour publicité comparative illicite. Elle devra payer, avec deux autres sociétés du groupe, 100 000 euros d’amende et 50 000 euros de dommages et intérêts à chacune des parties civiles. Le Tribunal de grande instance a par ailleurs demandé que la condamnation soit publiée dans Le Parisien, le Figaro et 20 Minutes.
Si cette décision fait date, la guerre entre l’eau en bouteille et l’eau du robinet, elle, n’est pas une nouveauté. Au niveau mondial, on estime que la production de bouteilles d’eau s’élève chaque année à 89 milliards d’unités. Si l’eau du robinet demeure le produit alimentaire le plus contrôlé en France, du côté de la production d’eau en bouteille en revanche, de nouveaux impacts sanitaires (perturbateurs endocriniens notamment) ou environnementaux (consommation de pétrole, émissions de CO2 liées à la fabrication et au transport des bouteilles, puis à la gestion des déchets) sont régulièrement mis au jour.
Nous ne pouvons que nous associer à la joie exprimée par « Eau de Paris » et espérer que cette décision puisse faire réfléchir les consommateurs.