Réemployer, réutiliser et réparer : des comportements de plus en plus familiers pour les Français
L'ADEME vient de publier le 4ème "panorama de la vie des produits en France", l'occasion de rappeler que le secteur de la réparation et du réemploi se porte bien.
Par rapport à 2014, dernière année où l’ADEME avait réalisé un état des lieux de ces secteurs, le volume d’objets réutilisés ou réemployés a augmenté de 30% pour atteindre 1 million de tonnes. Chaque année, ce sont donc des centaines de milliers d’objets qui bénéficient d’une deuxième vie et qui se retrouvent ainsi détournés de la décharge ou de l’incinérateur. En conséquence, ces secteurs représentent désormais près de 1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaire et 34 000 emplois équivalents temps plein.
Les Français semblent donc adopter de nouveaux comportements au moment de l’achat d’un nouveau bien ou du renouvellement d’un bien cassé. Ainsi, une personne interrogée sur deux dit avoir déjà réparé elle-même un appareil électroménager, cela pour des motivations financières mais également environnementales. Les Français expriment également la volonté de voir les pratiques des fabricants évoluer pour faciliter la réparation. En effet une personne sur deux constate une déficience d’information de la part des fabricants. L’accès à davantage d’informations au moment de l’achat d’un bien, une plus grande disponibilité de pièces détachées et l’existence en plus grand nombre de dispositifs d’aide au diagnostic sont vus comme les principales solutions pour favoriser l’auto-réparation.
Le rapport présente également plusieurs pistes d’action pour favoriser ces comportements. Ainsi, selon l’ADEME, il est nécessaire de prioriser le réemploi et la réutilisation sur le recyclage en donnant des objectifs de réutilisation aux éco-organismes, de promouvoir l’éco-conception des produits afin d’allonger la durée de vie ou encore de pérenniser et de consolider les modèles économiques encore fragiles des structures de ces secteurs.
Zero Waste France appelle depuis plusieurs années à la mise en place d’une véritable fiscalité écologique et notamment d’une taxation liée à l’éco-conception des produits. En matière d’information des consommateurs, l’association a rappelé dernièrement la nécessité de réécrire le décret sur l’affichage de la durée de disponibilité des pièces détachées. Le Conseil d’État a été saisi le 28 mars dernier de cette question et à ce jour aucune décision n’a été rendue.