Le retour des bouteilles consignées en France
Après sa disparition dans les années 80, la consigne fait aujourd'hui son grand retour grâce à des acteurs - start-up, fabricants ou encore collectivités - qui y voient une aubaine économique et surtout écologique.
La consigne, c’est l’avenir
La consigne est populaire. Malgré sa quasi totale disparition dans les années 80, elle reste un système qui plaît et qui fonctionne. Elle permet notamment de réutiliser des emballages (bouteilles, gobelets…) pour éviter de les jeter, les casser et les fabriquer à l’identique. Du bon sens. Simplement en lavant, on évite de faire chauffer un four à 1500°c pour fondre du verre, en plus d’appauvrir les ressources en sable.
Ses avantages environnementaux sont certains (cf. les nombreuses études qui l’attestent 1) et la consigne permet en outre de créer des emplois locaux tout en étant une solution économiquement viable. Les cafés-hôtels-restaurants par exemple, continuent à y avoir recours et en plus de maintenir des emplois dans cette filière, cela permet d’éviter 500 000 tonnes de déchets chaque année. “What else ?” comme dirait l’égérie des montagnes de capsules de café non consignées (signifie « Quoi d’autre? » citation de Georges Clooney dans les publicités Nespresso). Il ne s’agit donc plus de prouver sa pertinence, mais de la mettre en œuvre.
La consigne revient
Bonne nouvelle : en plus de perdurer dans des régions qui résistent encore et toujours (l’Alsace par exemple, avec la Bière Meteor) et de faire l’objet d’expérimentations dans le Var, les Hauts de France et le Jura, elle fait son grand retour en Ile-de-France.
Depuis 2015, Zero Waste France (dans le cadre du Réseau Consigne) a organisé trois réunions avec des acteurs franciliens qui souhaitent travailler ensemble pour le réemploi des emballages. Autour de la table : Jean Bouteille, qui a remis la consigne au goût du jour dans le Nord, des fabricants de bières artisanales, des restaurants et traiteurs, la Ruche qui dit Oui qui souhaite réduire ses déchets d’emballages, Club Mate qui vend sa boisson en bouteille consignée, Day by Day qui l’envisage pour ses magasins de vrac, Carton Plein qui veut porter des bouteilles vides dans ses vélos cargos jusqu’à la laveuse de Pantin… et bien sûr, des acteurs publics de l’Ademe, de la Ville de Paris et de la Région Ile-de-France qui soutiennent la dynamique.
Pour aider les professionnels qui veulent avancer sur le sujet, les Journées Techniques de la Consigne se sont tenues les 7 et 8 juin à Rennes (organisées par le Réseau Consigne). Elles ont réuni les acteurs actuels et futurs du secteur et furent l’occasion de découvrir Distro, le projet breton mené auprès des brasseurs, cidreries, producteurs de jus de fruits, etc. pour faire revenir la consigne sur le territoire. Ce n’est que le début !
La consigne au Festival Zero Waste
Si vous êtes simplement curieux à titre personnel ou que vous envisagez un projet lié à la consigne, réservez votre place au Festival Zero Waste.
Festival Zero Waste : 30 juin, 1er et 2 juillet au Cabaret Sauvage (Paris, 19ème). L’occasion de découvrir les acteurs et les solutions de la société zéro gaspillage, zéro déchet.
1 Etude Deroche Consultants – 2009, étude PROGNOS/APEAL – 2007, étude Ademe sur la réutilsation des emballages – 2009, étude RDC Environnement – 2003, étude PwC – 2011, étude Ademe sur les emballages industriels – 2010, étude Fédération Nationale des Boissons – 2012, …