Au Royaume-Uni, une pétition à succès contre les jouets en plastique dans les fast-foods
Deux sœurs britanniques de 7 et 9 ans ont lancé une pétition contre les jouets en plastique offerts par les géants des fast-foods McDonald's et Burger King. Outre Manche, elles ont déjà récolté plus de 550 000 signatures. Article rédigé grâce à l'aimable contribution de Mathilde Gestalder.
Une pétition face aux millions de jouets en plastique donnés dans les menus enfants de la restauration rapide
A côté du nom de Greta Thunberg en Suède, nous pouvons aujourd’hui ajouter ceux d’Ella et Caitlin McEwan en Grande-Bretagne à la liste de la jeune génération qui milite pour la protection de l’environnement. Toutes deux ont lancé, avec le soutien de leur mère, une pétition pour appeler McDonald’s et Burger King à cesser la distribution de jouets en plastique dans leurs menus pour enfants. Elle a recueilli à l’heure actuelle plus de 550 000 signatures.
Sensibles à la cause environnementale et à l’impact de la pollution plastique grâce à la sensibilisation qu’elles ont reçu à l’école, elles tentent d’appliquer les principes écologiques dans leur vie quotidienne. « Nous aimons aller manger chez Burger King et McDonald’s, mais les enfants ne jouent avec ces jouets en plastique que pendant quelques minutes, avant de les jeter, de nuire aux animaux et de polluer la mer », expliquent-elles. Elles appellent donc les deux grandes chaînes de restauration rapide à cesser la distribution de millions de jouets en plastique et demandent que chaque produit offert soit durable. Selon elles, « il ne suffit plus de fabriquer des jouets en plastique recyclable. Les grandes et riches entreprises ne devraient pas fabriquer de jouets en plastique ».
Leur passage dans une émission de la chaîne BBC One a permis leur mise en lumière et une accélération du nombre de signataires de la pétition.
Une pétition entendue par les principaux concernés
Les deux chaînes de restauration rapide ont bien sûr eu vent de cette pétition et ont été contraintes de réagir. En réponse, Burger King Royaume-Uni a annoncé supprimer de ses menus enfant à partir de septembre 2019 tous les jouets en plastique. Selon les évaluations de l’enseigne, cette mesure réduira de 320 tonnes les déchets plastiques chaque année. Alasdair Murdoch, le directeur de Burger King au Royaume-Uni, voit cela comme un premier pas pour faire évoluer également les pratiques de ses concurrents. La chaîne de restauration annonce poursuivre sa démarche en installant dans ses restaurants des conteneurs réservés à tous les anciens jouets en plastique de leur menu.
Quant à McDonald’s, à partir du mois d’octobre 2019, les clients pourront, au choix, avoir un jouet en plastique, un sachet de fruits, ou à partir de l’an prochain, un livre dans leur Happy Meals.
En France aussi, des actions pour demander aux enseignes de la restauration rapide de réduire leurs déchets
Cette mobilisation citoyenne outre Manche fait écho aux alertes portées en France par Zero Waste France depuis 2017. L’association a en effet alerté les pouvoirs publics et les citoyens quant à la production de déchets très importante du secteur de la restauration rapide (environ 180 000 tonnes chaque année rien que pour les emballages). En cause : le modèle tout jetable. Le 18 octobre 2018, Zero Waste France déposait plainte contre deux établissements McDonald’s et KFC de Paris République, pour faire respecter l’obligation en matière de tri des déchets en vigueur depuis le 1er juillet 2016.
Un modèle du tout jetable de plus en plus remis en question par les citoyens et clients mêmes des fast-foods, puisqu’une pétition « zéro déchet au McDo ! » a quant à elle rassemblé plus de 130 000 signatures en 2019.
La récente mobilisation par la pression de l’opinion publique au Royaume-Uni exercée sur ces géants de la restauration, indique une prise en compte accrue de l’enjeu relatif à la production de déchets au sein du grand public. En France, cela pourrait être l’occasion, en 2019 à travers la loi économie circulaire, d’aller rapidement vers la fin du tout jetable dans ces établissements.